Marius Schattner

Sous tes pierres Jérusalem

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22 novembre 2025
23 novembre 2025

Biographie

Né en 1943 à Nice sous occupation nazie, Marius Schattner immigre en Israël en février 1968. Correspondant de l’Agence France Presse à Jérusalem de 1981 à 2011, il est l’auteur de quatre ouvrages : Histoire de la droite israélienne (Complexe 1999), Israël l’Autre conflit : laïcs contre religieux (André Versaille 2008), La guerre du Kippour n’aura pas lieu (co-autrice Frédérique Schillo, André Versaille, réédité en 2023).

Sous tes pierres Jérusalem

Plon

L’archéologie en Terre sainte ne peut se réduire à un seul usage politique religieux. Les rapports entre foi et science, mythe et histoire, imaginaire et rationnel sont infiniment plus complexes. A partir d’une approche historique, sont retracés les grandes explorations et les quêtes fantastiques, découvertes scientifiques et débats de société que Jérusalem a suscités.
Quels mystères pourrait encore renfermer la Cité de David après que des générations d’archéologues ont fouillé chaque centimètre carré de ce site de la Jérusalem originelle ? Et pourquoi la moindre découverte, sous la moindre pierre, déclenche-t-elle tant de passions ?
Peut être parce qu’à Jérusalem, plus qu’ailleurs, dans cette ville sainte pour les trois religions monothéistes, l’archéologie n’a jamais été une science neutre.
Depuis ses débuts, il y a 150 ans, l’archéologie en Terre sainte a toujours eu partie liée, de près ou de loin, avec l’idéologie. Au départ les fouilles n’étaient pas seulement inspirées par la Bible, elles étaient censées démontrer son historicité, au moment où la science venait la remettre en cause. Sans compter les intérêts des Grandes puissances qui ont utilisé la religion comme un instrument d’influence.
Et pourtant, les différentes écoles archéologiques qui se sont succédées en Terre sainte – française, britannique, américaine, israélienne – ont abouti à des résultats remarquables, comme si elles s’étaient dégagées, non sans peine et peut-être pas complètement d’ailleurs, de leurs a priori idéologiques.
Ironie de l’histoire : ce sont des chercheurs israéliens, Finkelstein et Silberman, qui ont porté l’attaque la plus retentissante contre l’historicité de la Bible, du moins en ce qui concerne le récit de la Genèse, de l’exode d’Egypte et des royaumes de David et Salomon. Cette remise en cause a été effectuée grâce à une étude menée en Cisjordanie occupée, à la faveur de sa conquête par l’armée israélienne.
C’est dire que qu’on ne peut réduire l’archéologie en Terre sainte à un seul usage politique religieux. Les rapports entre foi et science, mythe et histoire, imaginaire et rationnel, sont infiniment plus complexes.